Vague 46​
Hommage aux scripteurs
surréalistes du milieu du XXème siècle :
... André Breton, Louis Aragon, Paul Éluard,
Tristan Tzara, Antonin Artaud, Guillaume Apollinaire …
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La lune emporte les regards. Les mammifères n’en non cure, alors qu’une musique égrène ses quatre temps au fil du rasoir. C’est ainsi sur la terre des ex mammouths barrissant leur disparition. Pendant ce temps-là, les nuages déversent leurs aqueuses substances sur le pignon du toit. Pas de toi, non, celui du gîte des somnambules. C’est ainsi, soit-il. Une femme chante à la radio pour passer un temps rejeté le quantique. Dans les poubelles, des déchets de victoire et d’amour pourrissent allègrement, tant le retour à l’atome est une bonne nouvelle cosmique. Pas facile tout cela, pendant qu'un chat miaule de réconfort dans les bras d’un maître chassant ses difficultés en haut d'une montagne neigeuse d’où coule une rivière dans des verres de cristal. La respiration impassible du chasseur dicte le tempo des marcheurs dans la ville peuplée d’insectes fumant. C’est l’horloge qui bat le rythme d’hommes en courroux. Midi sonne et une foule s’agite sous le soleil préparant sa disparition à l’horizon, riant de ces répétitions quotidiennes. Il resterait à lire la bible tenant les humains en laisse. Des femmes tentent d’y échapper. Mais que nenni, leurs pieds dans le béton refroidi, gémissent leur sur-place. Pendant ce temps-là, des voitures klaxonnent à la recherche d’un stop reposant. Qu’importe leur bruit, croassent les corbeaux à l’intelligence non transmissible aux poules de l’avenue des échecs. Il boira son sang dans la désinvolture générale de militaires en slip. C’était, aussi, la fête des crocodiles égarés dans les zoos. Puis, le même chasseur s’allonge sur ses dires. Loin de autres et peu proche de lui. Ailleurs, d’ultimes croisades démolissent la Jérusalem des pieux et préparent le terrain aux plateformes digitales de nouveaux dieux. C’était un jour comme les autres, le dernier sans doute, avant la vente aux enchères des escargots... Ses mains plissées peignent des efforts vains et des lumières astrales dans la pénombre de tristesses allégoriques ventilant l’atmosphère de son salon. Plus avant, dans la cuisine, des mots s’échappent d’une bassine à sons et piquent les tempes d’une servante issue d'un gratte-ciel en projet dans la périphérie du bourg. Afin de s’abstenir de réfléchir, elle éternue. Pendant ce temps, son bébé glapit un besoin de lait. C’est Noel en Occident bien que Jésus ne s’y manifeste guère, sauf dans les hôtelleries à moines. Les rues grondent d’achats d’objets éphémères. Dans les prisons, les incarcéré(e)s déroutent l'esprit vers leurs familles éloignées. Au Pôle Nord, pour réveillonner, des ours noirs dévorent une tortue égarée dans un trou glacial. Tout est en place et la terre tourne bien autour de Nazareth. Des banques généreuses allument des bougies et un boucher découpe du lardon. Mais, boire sans toi est comme boire sans soif ou voir un désert sans dessert. Pendant ce temps festif, une délurée déambule dans la rue. Elle capte les regards mâles en peignant ses lèvres de rouge afin de détourner leurs yeux des laideurs de son bas ventre. La nuit des neurones débranche leurs liens avec l'environnement poursuivant son surplace sous les étoiles d’un cosmos indifférent. Bientôt, le Nouvel An jettera l’ancre dans le port des porcs et de leurs éleveurs. Sapristi, alerte ! Un archange vieilli est de retour pour assassiner des athé(e)s dans la boulangerie voisine. Que font les gendarmes siestant dans leur literie de fin d’année ?
Écrit le 25 décembre 2024